Alison Jackson, la photographe du vrai/faux !

Alison Jackson, photographe

Alison Jackson, photographe et vidéaste anglaise, met en scène des sosies d’artistes, sportifs et dirigeants politiques.

Elle s’est spécialisée dans les fausses photos de tabloïd (presse people). Des visuels montrant les coulisses du pouvoir, avec un certain humour décalé : Obama fume en secret, le couple royal et son bébé prennent leur bain, la Reine d’Angleterre fait ses courses toute seule…

Les sosies sont castés ou trouvés en pleine rue, pas tant pour leur ressemblance exacte mais pour des attitudes et un physique très approchant sous certains angles.

Ses photos ont eu un tel succès qu’elle en fait des expositions, des livres, des making-of. Elle filme aussi des vidéos soit-disantes non préparées, prises avec un grain d’images type smartphone. En rendant ainsi le spectateur-voyeur complice de la supercherie !

Elle a même créée un (faux) compte Facebook pour la Reine d’Angleterre , un pour Pipa…

Alison Jakson se dévoile lors d’une conférence Ted :

Découvrez le petit univers d’Alison sur son site : http://www.alisonjackson.com/

et sur Facebook & Twitter.

Hinterland (2009), documentaire de Marie Voignier.

Découvert à l’occasion des 18èmes Rencontres du cinéma documentaire 2013, par un froid après-midi de dimanche, « période et température idéales pour le voir » selon la réalisatrice voici quelques notes sur le film Hinterland.

Aéroport de Brand-Briesen, Allemagne.

 

« À soixante-dix kilomètres au sud de Berlin, installé dans une ancienne base militaire, un immense dôme métallique aux allures de vaisseau spatial abrite désormais un parc tropical saisissant. À travers la découverte de Tropical Islands et des multiples sédiments historiques sur lesquels il est implanté, le film propose une singulière mise en perspective d’un lieu avec son histoire, une archéologie poétique de notre rapport au temps, à l’espace et à l’illusion. »

Dans « The Truman Show » Truman Burbank veut s’en échapper. Ici on paye pour y rentrer.

Ayant l’idée du film suite à la lecture d’un article de Libération, Marie Voignier, réalisatrice « spécialiste » des sujets mêlants réel & fiction, tourna Hinterland en 2009.

Le décor est gigantesque et fascinant : imaginez 66.000 m2 de fausse mer à 30° (équivalent de quatre piscines olympiques) en face d’un ciel peint, un jardin tropical, des attractions, spas, restaurants, et tipis dans un énorme ancien garage à dirigeables; le tout au milieu d’une ancienne base militaire de l’empire soviétique de l’ex-RDA.

« Le paysage de Tropical Islands a été fait par les architectes qui ont dessinés Copacabana » dit fièrement le directeur marketing, tout comme l’attaché de presse excité par son nouveau poste dans l’entreprise de loisir qui vante l’authenticité de morceaux de décor construits par des ouvriers venants de Bali.

Dans sa note d’intention la réalisatrice précise : « C’est un produit de loisir d’aujourd’hui où, derrière le décor, se cache un travail énorme pour élaborer cette impression de voyage et de liberté. Mais l’exotisme scénarisé de Tropical Islands est une accumulation de pastiches, de simulacres au sens platonicien : la copie à l’identique d’un original qui n’a jamais existé. »

Nous voyageons de manière fluide dans l’espace et le temps : les ruines des logements de l’armée russe (qui doivent beaucoup plaire aux explorateurs urbains), une vidéo de la construction du Dôme qui n’a en fait jamais servi de hangar, la société de portage aérien ayant fait faillite…

On a du mal à imaginer le fort trafic aérien militaire tant le silence règne sur la base de loisirs. Chose assez étonnante pour un espace clos où les visiteurs doivent s’amuser, rire, s’éclabousser. Mais le public du parc n’aura pas la parole, ses réactions n’est pas ce qui intéresse la réalisatrice.

Le film de Marie Voignier évoque « le rapport à l’autre, complexe dans cette région connue pour sa xénophobie« , dont l’explication tient peut-être à la présence de l’armée russe non acceptée par les locaux. Plus qu’un « Center parc » c’est « une idéologie très forte, qui veut réécrire l’Histoire« .
Le directeur marketing explique ainsi que « Tropical Islands sert à la lutte contre la xénophobie, construit sur un ancien aéroport, symbole de la grande entente mondiale« .
La réalisatrice confirme : « Il écrit sa propre mythologie, il se coupe lui-même la parole mais c’est trop tard : il s’est dévoilé« .

Walden; or, Life in the Fake ?

Krausnick, la ville à côté du Dôme, est dénommé Tropical Islands et inversement, ce sont deux anciennes du village qui le disent. L’Hinterland (littéralement l’arrière-pays) qui attire travailleurs comme touristes polonais est passé « d’une conception du monde à une autre ».

En 10 jours de repérage et deux semaines de tournage, Marie Voignier, rend compte d’une réalité d’un défi économique et touristique risqué fondé sur les cendres chaudes des aléas de l’Histoire de l’Allemagne de l’après-guerre.

L’Ange de l’Histoire de Paul Klee décrit par son propriétaire le philosophe Walter Benjamin comme « ayant le visage tourné vers le passé » est bien la figure que nous voyons sur un ballon à l’intérieur du Dôme. Symbole résumant bien l’intention de réalisation : regarder le passé authentique d’une région pour mieux comprendre l’hyper-réalité d’un faux jardin d’Eden tropical.

« …und du fühlst dich gut » (et vous vous sentez bien) est le slogan de Tropical Islands, qui résume bien notre état suite au visionnement des films étonnants et fins de Marie Voignier.

Vous pouvez voir le film en VOD à partir de 1€ sur Doc Alliance :
http://dafilms.com/film/8024-hinterland/

Le site de Tropical Islands (avec carte interactive et nombreuses vidéos) :
http://www.tropical-islands.de/en/attractions/

Chine : Le Zoo de Luohe fermé pour « travestissements d’animaux » !

Salle Chine – section Animaux
Degré du Fake : 100%

 

En Chine, dans la province du Henan, le zoo de la ville de Luoche comportait de drôles de pensionnaires.

A la place d’un lion africain les visiteurs pouvaient admirer un gros chien roux à l’épaisse crinière, un mastiff tibétain (ou « Dogue du Tibet »). Possédant quelques caractéristiques physiques communes il est vrai que ces chiens n’ont pas besoin de déguisements. Seul problème pas très discret : ils aboient !

Un mastiff tibétain, graouuuu !!!

D’après la presse chinoise c’est un petit garçon qui a dévoilé la supercherie. Etonné d’entendre aboyer le Roi des animaux il aurait alerté sa mère, Sharon Liu qui a prévenu la presse.

La direction du Zoo explique que le chien -appartenant à une employé du parc- avait été mis dans la cage le temps que le lion revienne d’un centre de reproduction. Mais le chien-lion de ce zoo privé n’était pas le seul animal domestique jouant le rôle d’un animal plus exotique.  Voici la liste des transformations :

Un chien mastiff tibétain était présenté comme => un lion,
Un renard blanc => un léopard,
Des ragondins => des serpents,
Un chien => un loup.

D’après un rapide calcul avec les chiffres donnés par le journal IBT ce serait plus de 40000 visiteurs / an qui ont pu voir ces faux animaux. Le zoo aurait présenté des excuses publiques, modifiés plusieurs panneaux devant les cages, et fermé ses portes temporaires pour « rectification » !

Un porte-parole du Zoo aurait dit « Nous faisons de notre mieux dans une économie en crise, si quelqu’un n’est pas content de notre présentation nous le rembourserons ! » Juste une peluche pour le petit de Sherlock Holmes serait un petit geste bien commercial 😉

Vidéo de CNN sur le sujet :

Selon le South China Morning Post ce n’est pas une première en Chine, un parc animalier de Zhengzhou a fait maquiller des chiens en blanc et noir afin de les faire passer pour des pandas, mais ceci dans un cadre explicitement promotionnel :

Chien « chow-chow » maquillé en panda.

 

Chien « Golden Retriever » maquillé en tigre.Espérons que cette peinture s’enlève à l’eau ! Pauvres bêtes. Certain parlent même de « tuning animal ».
En Thaïlande, en juin 2009, des éléphants du Ayutthaya Elephant Camp furent déguisés en pandas afin de sensibiliser  sur les conditions des éléphants et les remettre en valeur face à la popularité d’un bébé panda né au Zoo de Chiang Mai. Les éléphants défilaient particulièrement devant les écoles.

 

La prochaine fois que vous allez dans un zoo mettez bien vos lunettes 😉

Bienvenue sur le blog du Musée du Fake.

Faux, contrefaçons, mensonges, impostures, décors, manipulations, illusions, trompe-l’œil… La réalité dépasse souvent la fiction, et à l’heure du story-telling la vie n’est plus un songe tranquille.
Bienvenue dans le monde bien réel du Fake !
Bienvenue dans sur le blog du « Musée du Fake » !

« Fake », mot anglais, « désigne globalement quelque chose de faux, de truqué. » Il a été choisi car sur internet il englobe plus de thématiques que le mot « faux ».