Top 10 Fake 2017 du Musée du Fake !

En 2017 @tonyschwartz (rédacteur honteux du livre The Art of the Deal de Donald Trump) regrettait sa création du concept « d’exagération honnête » ! Trop tard. Les Fake news ont envahis les internets. D’où le lancement de notre mot d’ordre 2018 #SauvonsLeVraiFake.

Le Fake au bon sens du terme, celui que nous défendons au quotidien en le présentant au Musée dans nos galeries permanentes et nos expositions temporaires : le bon canular, le film à miroirs, le théâtre immersif…

Dans un contexte exceptionnel de « guerre de propagande » entre émetteurs de « #fakenews » et « post-vérités » versus vérificateurs notre équipe a tout de même pu sélectionner 10 « Fake » marquants :

TOP EDUCATION 2017 : L’école par jeux de rôles (Danemark).

Au Danemark, à l’école Osterskov Efterskole on développe des compétences cognitives telles que la collaboration et la communication à travers des jeux de rôle : le futur de l’éducation ?

TOP PARC D’ATTRACTION IMMERSIF 2017 : Pandora (Etats-Unis).

L’ogre Disney a inauguré en mai 2017 Pandora-The World of Avatar, 4,9 hectares dédiés à l’univers du film Avatar, au sein du parc Disney’s Animal Kingdom, Floride. $500 millions pour recréer entre autres la flore de Pandora répondant aux interactions tactiles des visiteurs. Bientôt un autre monde dans le réel : StarWars.

TOP LIVRE 2017 : Le Livre des non-livres (France).

Nous avons eu la chance de pouvoir interview Kliment Nemet, auteur du livre le plus Fake et pas WTF de l’année !

TOP EMISSION TV 2017 : Game of Clones (Royaume-Uni).

Un format pour la chaîne britannique E4 où les candidats dessinent leur idéal féminin ou masculin et l’équipe casting cherche 8 candidat.e.s pile poil identique à la demande ! Sélection artificielle, eugénisme, on est proche de Gattaca !

TOP LARP (JEU GRANDEUR NATURE) 2017 : La Witcher School (Pologne).

Il existe une école de sorceleurs en Pologne ! Interview exclusive d’une ancienne élève sur notre blog.

TOP SPORT FAKE 2017 : le Hobby Horsing (Finlande).

Le hobby horsing est « une nouvelle subculture qui passionne les préadolescentes scandinaves et consiste à faire du saut d’obstacles à califourchon sur un cheval bâton ! » Vidéo ici.

TOP CANULAR 2017 : toute l’oeuvre d’Oobah Butler (agitateur anglais).

Oobah Butler, lutin farceur et journaliste pour Vice UK a inventé un faux restaurant devenu le n.1 en 6 mois sur TripAdvisor Londres, et s’est fait passé pour le créateur d’une marque de jeans qui n’existe pas à la dernière FashionWeekParis. Avant il avait trollé des cercles comme un concours d’inventeurs. On attend son prochain canular !

TOP INNOVATION MUSEE 2017 : New Dimensions in Testimony (Etats-Unis).

À New York, Le Museum of Jewish Heritage de New York permet de discuter virtuellement avec des survivants de la Shoah. Plus de détails ici.

TOP EXPO 2017 : Carte Blanche à Tino Sehgal (France).

La carte blanche offerte à  Tino Sehgal au Palais de Tokyo était LA performance de l’année dans un musée. Aucune affiche, aucun ticket, aucun catalogue, photographies interdites : ne reste que des souvenirs des échanges humains comme Oeuvre.

TOP PIRE CANULAR 2017 : Administration de Taihang (Chine).

 

L’Administration de Taihang où se situe une passerelle en verre dans les monts Taihang (Hebei) à 1180 mètres d’altitude voulait juste promouvoir cette nouvelle « attraction ». Mais le retour de bâton de cette (a priori) vidéo-pub montrant un guide qui s’engage et croit que la passerelle se fissure sous son poids n’a pas été appréciée par les internautes effrayés. Excuses (acceptées ?) sur Weibo, LE réseau social chinois.

A bientôt en 2018 !

Nous sommes très heureux de la fréquentation 2017 du Musée, et de nos audiences sur le net où la consécration est arrivée : @louvrepourtous nous suit désormais 🙂

Très belle année 2018 à vous et à très bientôt sur ce blog, notre FB et Twitter.

EXCLUSIF / Interview de Kliment Nemet pour « Le Livre Des Non-Livres »

Le Livre Des Non-Livres

5 QUESTIONS A… Kliment Nemet

A l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage, Le Livre des Non-Livres aux Editions LeS dOiGtS bLeUs (2016) nous avons pu envoyer cinq questions à Kliment Nemet, auteur. Cet entretien à longue distance est historique quand on connaît sa vie de baroudeur.

« Né il y a une trentaine d’années quelque part entre l’enfer et Long Island, Kliment Nemet trotte le globe a la poursuite de belles images, de bons jeux de mots et du bonheur. Après plusieurs années passées dans le milieu de l’édition, il a écrit ce livre des non-livres regroupant des couvertures et critiques de livres qui existent presque. Toute ressemblance avec des ouvrages existants est regrettable mais probable. »

1) « Né quelque part entre l’enfer et Long Island », « Vu dans une maison de thé russe à Coney Island »… êtes-vous un globe-trotter new-yorkais ?

C’est marrant que tu m’poses cette question. Au départ j’étais juste un paumé qui avait pris le large. Petit à petit, j’me suis tassé, décanté, accepté. J’suis devenu un new-yorkais en vadrouille. Un gentleman-voyageur. Un trotteur de globe. C’est moins extraordinaire mais c’est plus agréable. J’aime bien quand mon yin me frotte le yang. Ralex dit que j’me suis embourgeoisé, ça fait mal de l’accepter mais c’est peut-être ça. Maintenant j’utilise le même sachet de thé une seule fois, je m’autorise à regarder toutes les pages des magazines, même les plus chères, je discute sans compter les heures, je dis que j’viens de New York alors que j’y suis arrivé à l’âge de deux ans. Bref oui, ça y est, maintenant je suis un globe-trotter new-yorkais.

SolitudesFriscology

2) On vous connaissait pour vos albums photographiques (Solitudes et Friscology), vous nous offrez pour Noël 2016 ce Livre des non-livres, comment peut-on encore vous croire ?

Je ne sais pas. Je ne me crois pas souvent moi non plus. Tu sais je suis né à Long Island, c’est-à-dire au beau milieu d’un mensonge, donc comment pourrais-je transpirer la vérité ? Long Island n’est pas une île, c’est juste un nom, il est grand temps que les gens le sachent. C’est comme si je m’appelais Georges le sadique et que je n’étais même pas cruel. Tu me demandes comment on peut encore me croire, moi j’aimerais savoir pourquoi on a tant besoin de croire. L’autre type disait « je pense, donc je suis », moi j’ai envie de dire « j’me fous que tu suives, par contre dis-moi à quoi tu penses baby, ça ça m’intéresse! ».

3) Ecrire un « Livre des non-livres » pour un personnage de fiction c’est le comble ?

Non, le comble c’est d’être un crayon à papier et d’avoir mauvaise mine. Je suis plutôt content d’avoir écrit ce livre. Ca m’a permis de rencontrer des gens choubidou comme toi. Tu fais quoi après l’interview ?

Extrait du « Le livre des non-livres » pp 14-15.

4) « Ce millimètre entre la réalité et la fiction, il faut tout faire pour le cultiver, l’étirer, l’agrandir » c’est exactement l’ambition du Musée du Fake ! Vous venez quand à Tianducheng ?

J’ai pris rendez-vous pour mercredi en huit. J’espère qu’ils aiment les sablés parce que j’en ai acheté une grande boîte. Je trouve cette ville magnifique, sur le papier en tout cas. Je me demande s’il s’agit juste d’un nuage dans un pantalon, ou si derrière les façades il y a des murs, des portes, des secrets. Je me demande si cette ville a des tatouages, des cicatrices. Je me demande à quoi elle pense le soir.

5) Votre motto est « It doesn’t matter much what you look at but when you look what you see ». On a affiché cette phrase à la cantine des employés du Musée du Fake tous ne comprennent pas ! Vous nous expliquez ?

Ce qui compte ce n’est pas ce qu’on regarde mais comment on le regarde. Si tu regardes la lune avec tristesse, tu verras une lune triste, si tu la regardes avec joie, tu la verras joyeuse. Il y a tellement de gens qui se demandent ce qu’il faut faire, ce qu’il faut être, alors que la vraie question est comment. Je ne suis peut-être qu’un personnage de fiction, mais j’ai fait frissonner plus d’un cantinier dans ma jeunesse et là aussi, tout était dans le comment.

Le livre sur le site de l’éditeur.
Ses précédents livres de photographies : Solitudes et Friscology.
Kliment around the world, le carnet blog de l’auteur, traduit par Ulrika Spiess.