Nantes, la ville de Jules Verne, est de nouveau le cadre de phénomènes étranges. Après Les contes de l’Estuaire(2013) et la fameuse Nuit Noire (2015), voici qu’un étrange manuscrit du XIXe sc. ressurgit ! Des enfants nantais et québécois sont en ce moment même embarqués dans une aventure transmédia et transatlantique !
Le 15 juin 2016, un jardinier a brisé par accident un vieux pot dans les serres tropicales du parc nantais du Grand Blottereau. Il a découvert qu’un document y était caché.
Les enquêteurs d’Arkham sur Loire et un groupe d’enfants ont analysé cette page arrachée d’un carnet, visiblement écrite en 1840 par un botaniste québécois du nom d’Alcide Lachance…
Il y parle d’un « projet de Jardin Idéal » et « d’hybridation botanique entre Nantes et Québec »… Par hybridation de plantes nantaises et québécoises, il aurait réussi à créer des plantes aux vertus extraordinaires, une sorte de panacée universelle, avant de disparaître dans d’étranges circonstances.
Qui est Alcide Lachance ?
Pourquoi a-t-il caché ce message et pour qui ?
Quel est ce projet de Jardin Idéal ?
C’est ce qu’essayent de découvrir, sur les deux estuaires, les enfants nantais et québécois.
Pendant que les enfants enquêtaient au Museum d’histoire naturelle, Maxime Labat, spécialiste en cryptophytologie (science proche de la cryptozoologie) lui, se rendait au Jardin des plantes. Voici le message qu’il leur a laissé :
Alcide Lachance a présenté son projet de Jardin Idéal devant la fine fleur 😉 des naturalistes nantais en juin 1840. Devant leur réaction humiliante il est parti se saouler dans les bars quai de la Fosse. Sa rencontre avec le marin Maturin Andavatulumbalamerna l’emmena jusqu’à l’île de Madagascar !
L’évènement est gratuit et ouvert à tous avec ces trois temps forts :
6, 7 ET 8 JUILLET :
Le laboratoire d’hybridation végétale se matérialise et envahit la salle Hectot du jardin des plantes.
Lieu : Maison du Jardinier – Jardin des Plantes de Nantes
9 JUILLET :
10h-20h : Présentation des résultats des recherches botaniques dans le laboratoire
Lieu : Maison du Jardinier – Jardin des Plantes de Nantes
22h30 : Cérémonie d’accueil du Jardin Idéal sur l’île de Nantes.
Lieu : Kiosque La Nizanerie rue Paul Nizan
Que s’est-il donc passé le samedi 31 octobre à Nantes ? Ce que j’ai vécu est irracontable, ceci est une tentative de mettre des mots sur une Nuit très particulière. Ni Bal des Vampires, ni soirée d’Halloween, une Nuit… noire ! LA Nuit Noire !
« RDV 31 octobre 2015, 18h30 ! Place du Commerce, Nantes ».
C’est par ce mystérieux et lapidaire texto que tout avait commencé. Sans rien savoir de son contenu je réservai une Box. Nantes, la Venise de l’Ouest, patrie de Jules Verne, sa chimère, ses Contes de l’estuaire… ça allait me changer de la vue des zones industrielles chinoises.
Samedi matin. Tiandu Cheng. Chine. 7h
Taxi de Tiandu Cheng (siège du Musée du Fake) à l’aéroport de Hangzhou. Il pleut. Voyage en avion avec quelques turbulences au-dessus de la Corée du Nord comme d’habitude. TGV Paris-Nantes avec descente de douaniers armés; arrêt exceptionnel au Mans pour « prendre en charge des voyageurs en rupture de correspondance »; arrêt brutal pour problème d’aiguillage et enfin portes bloquées à la gare centrale. A priori tout ceci aurait pu être organisé contre moi, j’étais l’un des possesseurs de la fameuse « Box ». Est-ce que les autres invités ont eu le même type de mésaventure ?
Samedi soir. Place du Commerce. Nantes. 18h
30 minutes en avance, des participants attendent sagement. Parmi eux 1 écorché, 1 loup-garou en transformation, 3 vampires. Monsieur Claude, notre Monsieur Loyal, se présente comme un spécialiste des expériences immersives troubles. On allait découvrir plus tard son autre visage.
Un bus nommé « Nuit Noire ! ». 18h32
Nous sommes presque une centaine, assis ou pour la plupart debout -sous un éclairage bleuté- dans un bus dont la destination en lettre jaune indique « NUIT NOIRE« . Qu’allait-il se passer ? Des groupes sont constitués avec chacun à sa tête un médiateur. Les deux premiers groupes descendent. Les autres patientent et se retrouvent sur un quai. 18h54 Nous allons embarquer sur l’Iroko, un bateau, pour un dîner spécial tout en teintes automnales (soupe au potiron, risotto à l’encre de seiche noire, sucettes salées puis au chocolat et aux fruits, et café bien noir, indispensable pour tenir jusqu’à 3h du mat’ !).
(Les autres dînent sur la rive mais dans le noir absolu).
Maison hantée. 20h17
Le bateau s’immobilise devant une maison à moitié immergé dans l’eau dans laquelle on peut voir une lumière allumée ! Vraiment étrange. Nous écoutons dans un silence glacial un conte radiophonique qui colle parfaitement avec le décor. Il ne manque que la pluie.
(Pendant ce temps un Greeter raconte des histoires de crimes nantais).
Le Château du Comte. 22h15
Retour sur terre. Notre chauffeur nous conduit au Château des ducs de Bretagne. Tout notre groupe va dans la cave à la rencontre d’un gardien qui a découvert un mystérieux manuscrit (Dracula, la version de Bram Stoker), il nous en fait la lecture à la lumière de sa lampe torche. Le gardien paraît mal en point, il nous dit qu’il veut changer de métier. On le laisse dans les sous-sols. Retour à la surface pour rejoindre finalement l’obscurité !
(En parallèle un groupe est plongé en 1925 pour chasser le Monstre de Nantes).
« Au clair de pas de Lune ».
Une expérience qui vaut à elle seule la soirée : des non-voyants de l’association Handicapablenous guident pour un parcours à l’aveugle. Nous mettons un masque sur nos yeux et prenons en main une canne. Nous traversons un parking puis allons dans la rue. L’expérience nous paraît très longue : nous n’avons en réalité marché qu’environ 300 mètres pendant 25mn. Immersion dans la vie des non-voyants. Exercice à rendre obligatoire dans les écoles pour comprendre leur vie quotidienne.
(Les autres vivent une expérience immersive avec casque de réalité virtuelle).
Autopsie de rongeurs. Dimanche 1er novembre. 00h39
Nous nous rendons en bus près du Bras de la Madeleine, au Parc Malakoff (?). De nuit ce n’était pas clair. Contrairement aux explications de notre médiatrice grâce à qui nous pouvons reconnaître un hibou d’une chouette effraie. Gants bleus en place, nous commençons une dissection de pelote de réjection. A nous d’identifier les os sous le rayon de la lampe frontale de notre guide. On se prend pour des enquêteurs de Bones. De loin les quelques promeneurs doivent se demander qui nous sommes.
(Un autre groupe a rencontré Mathilde Lemonnier qui travaille sur des photos d’ancêtres).
Le cryptozoologue du Muséum. 1h19
Retour dans notre cher bus, qui ne se transformera donc pas en Chat Bus dans les rues nantaises. Vu l’heure et sûrement leur dose de peur certains de nos compagnons nous quittent. Honte à eux. Nous voici devant le Muséum d’Histoire Naturelle de Nantes. Nous patientons en échangeant avec les autres groupes sur nos rencontres de la Nuit. Nous n’avons pas vécu les mêmes parcours. (Je rajoute à mes notes les circuits parallèles entre parenthèses). Un cryptozoologue nous reçoit dans la très belle salle du 1er étage, près du squelette de la Baleine. Il nous déclame un passage d’un livre de Jules Verne. Je laisse ma planche de dissection sur une des vitrines pour faire peur au gardien qui ouvrira le Musée.
(Un autre groupe a voyagé dans le cerveau et le cosmos ! Comment ? mystère non élucidé).
Le rituel païen de Monsieur Pig. 2h11 du matin.
Le bus nous conduit sur les rives de la Loire, quai de la Fosse. Notre Monsieur loyal, M. Claude, nous remercie puis revêt un masque et ordonne la venue de Monsieur Pig. Mi-homme mi porc il apparaît au-milieu des bougies et nous donne à la louche le « breuvage de la Nuit Noire ». Présence de gingembre détecté par plusieurs membres de notre assemblée qui se prend au jeu de ce rituel quasi-celtique. Deux nonnes déguisées essayent de s’incruster dans le bus de retour vers la Place du Commerce où tout avait commencé. Quelle Nuit !
Rapport de mission
L’étrangeté et l’insolite de cette expérience immersive étaient bien au rendez-vous. Aucune animation ne surfait sur Halloween (ni citrouille ni déco noire & orange) plutôt original dans l’offre de sorties autour du 31 octobre.
Le prix de la Box (49 euros) était raisonnable : rien qu’un dîner sur un bateau + le parcours en aveugle valent déjà cette somme.
Pour la seconde édition les organisateurs assurent plus de fluidité pour ne pas que certains groupes attendent les activités des précédents. Nous comprenons bien qu’en cas de décalage il est difficile de faire patienter les groupes sans dévoiler le reste du parcours.
En attendant d’offrir le même type de parcours à nos visiteurs du Musée du Fake nous surveillons de près les activités d’Arkham sur Loire & de La Souris court toujours en se demandant si tout ceci n’était qu’un rêve…